Lycée Expérimental

de Saint-Nazaire

 

Mars 2016

 

 
 
 

LYCÉE EXPÉRIMENTAL
17 boulevard René Coty BP 272
44606 Saint-Nazaire cédex
Tél : 02 40 66 78 52
Fax : 02 40 22 16 11
[email protected]

http://lycee-experimental.org/

 

Introduction

Ouverture et transparence

 

 

De manière assez paradoxale, le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire apparaît aux yeux de certain.e.s comme une structure très fermée, dont il est compliqué de pousser les portes... Or, depuis ses débuts, l'établissement fait preuve d'ouverture et mène au mieux son projet en toute transparence.

Nos institutions sont sollicitées chaque semaine pour des rencontres, réunions, partages d'expériences... ainsi que pour accueillir dans ses murs des visiteur.se.s venu.e.s de toute la France, voire de l'étranger : Allemagne, Belgique, Russie.... En 2015, le Lycée Expérimental accueillait même une délégation de quatre professeurs de Corée du Sud, dont une qui était déjà venue dix ans auparavant. Ayant trouvé nos méthodes « inspirantes », elle avait réussi à son retour à ouvrir un établissement proposant d'autres techniques pédagogiques.

Le secrétariat, géré en cogestion par des élèves et des Membres de l'Equipe Educative (MEE), répond régulièrement à toute question posée par : des jeunes et leurs familles, des étudiants (ESPE, science de l'éducation, éducation spécialisée...), des collègues d'autres établissements ou en formation (dont des regroupements académiques de conseiller.e.s d'orientation, de CPE...), des institutions (le Recteur en 2009), des inspecteurs, des journalistes...

Nous sommes aussi conviés à participer à des colloques en France (IFE de Lyon, école des parents de Paris, ESPE de Nantes, Universités de Strasbourg, etc.), comme à l'étranger (Corée du Sud, Russie, Italie, Danemark, etc.), des congrès de mouvement pédagogique (ICEM-mouvement Freinet, EUDEC-écoles démocratiques européennes, GFEN, etc.) et des visites de classes de collège et lycée.

Nous faisons aussi partie d'un projet nommé « Carrousel ». Il permet de mettre en lien différentes écoles alternatives à l'échelle européenne et de faciliter les échanges entre élèves au sein de ces établissements. Ce projet est issu des différentes « semaines internationales » dont la dernière, organisée par le LAP (Lycée Autogéré de Paris), vient de s'achever.

Ces rencontres et échanges font partie intégrante de la formation des élèves. Ils les amènent à expliquer le fonctionnement singulier du lycée, mais aussi à être à l'écoute de questionnements plus généraux relatifs à l'École.

Par ailleurs, de nombreux écrits rendant compte de nos expériences ont été produits, voire publiés. Des ressources sont disponibles en ligne sur notre site Internet (http://lycee-experimental.org/). Sur des sites de partage de vidéos, des reportages et documentaires au sujet du lycée peuvent être également consultés. À titre d'exemple, le Lycée Expérimental a fêté ses cinq, dix, vingt, vingt-cinq et trente ans par des manifestations et des débats avec des représentants de l'éducation et avec différents acteurs, dont des anciens élèves. À chaque fois des documents de synthèse ont été publiés. Nous avons été en 1997 coordinateur de la publication d'un double dossier des Cahiers Pédagogiques sur le thème de l'innovation, dans lequel un dossier complet sur le lycée était inséré.

Actuellement, l'équipe travaille à la production d'un document exhaustif retraçant le travail des dernières années. En attendant, nous vous proposons une compilation de documents réunis par thèmes, et que nous trouvons utiles pour que vos services puissent instruire dans de bonnes conditions le dossier de notre établissement.

 

 

 

Ce dossier se compose de quatre parties :

 

  1. I.Lycée Expérimental de Saint-Nazaire : historique, projet, projets 

  1. II.Liens avec les institutions 

  2. III.Pratiques pédagogiques : articles récents 

  3. IV.Autres ressources 

 

I.

Lycée Expérimental de Saint-Nazaire : historique, projet, projets

 

 

Le Lycée Expérimental s'approche de ses trente-cinq années d'existence. Personne à sa création n'aurait prédit une telle longévité, et certains ont même pensé ou souhaité qu'il puisse imploser tranquillement de lui-même au bout de quelques années, en particulier parce que l'équipe éducative s'était aventurée sur le chemin de la cogestion de l'établissement avec les élèves. Après 34 ans, ce principe de cogestion  constitue  son épine dorsale. Cette expérience a prouvé que l'exercice du pouvoir avec des élèves peut fonctionner ; sa condition étant d'être une petite structure autour de 200 personnes maximum.

La collégialité, on le voit à la lecture du projet d’établissement et de la constitution, est le fondement du Lycée Expérimental. Cette collégialité s’exprime par la volonté commune qu’ont deux collectivités de vouloir travailler ensemble. Ce principe se retrouve à tous les niveaux de l’établissement par l’intermédiaire des différents groupes qui le constituent, qu’il s’agisse de groupes pédagogiques ou de groupes institutionnels. Ces deux collectivités sont l’une composée par les élèves et l’autre formée par les Membres de l’Équipe Éducative (MEE). Si numériquement le nombre n’est pas identique, la parité des voix est néanmoins respectée.

Ce principe est mis en application au travers de différentes instances internes au Lycée Expérimental, leur nomination et définition étant indiquées dans la Constitution. Ces institutions sont garantes des valeurs que nous portons, partageons et construisons pour une approche alternative de l'École.

Cette vision pédagogique et politique s'appuie sur divers courants et mouvements qui ont pensé et théorisé la Pédagogie Institutionnelle et la place de la construction de libertés au sein d'un établissement scolaire.

 

Annexe I : Historique du lycée, in : Cité 50 : Cité des possibles : la cité scolaire de Saint-Nazaire, 2010.

Annexe II : Projet d'établissement et Constitution

Annexe III : Présentation actuelle du projet et de la cogestion, in : Le Nouvel Educateur n°224, octobre 2015

Annexe IV : Emploi du temps type de l'année

Annexe V : Liste des ateliers et des activités de la première période de l'année scolaire 2015-2016

Annexe VI : Exemples de projets menés en 2015-2016

 

Annexe I

Historique du lycée, in : Cité 50 : Cité des possibles : la cité scolaire de Saint-Nazaire, 2010.

 

 

…/...
 
 

 

 

Annexe II

Le Projet d'Etablissement du Lycée Expérimental de Saint-Nazaire

Le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire est un établissement public assurant une formation de second cycle de l’enseignement secondaire. Il regroupe des enseignants volontaires qui constituent la collectivité Équipe Éducative et des élèves volontaires qui constituent la collectivité Élèves. La reconnaissance mutuelle de ces deux collectivités et leur volonté de travailler en commun constituent la communauté éducative.

Les règles de fonctionnement de la communauté éducative sont fondées sur le principe de la collégialité : les pouvoirs s’exercent au sein des deux collectivités qui décident en commun. Enseignants et élèves ont choisi librement de participer au projet éducatif : ce choix implique une adhésion librement consentie au projet lui-même et la volonté de participer à sa mise en œuvre.

Le principe directeur du projet éducatif du Lycée Expérimental de Saint-Nazaire est que chaque élève construit sa propre formation : il définit ses objectifs, il participe à la programmation, au suivi et à l’évaluation des activités de formation.

Cette construction s’élabore dans la confrontation entre les intérêts personnels de l’élève, les objectifs de la communauté éducative et les contraintes de la réalité. Les deux collectivités construisent en commun le cadre institutionnel de cette confrontation.

La collectivité Équipe Éducative et la collectivité Élèves sont investies de rôles spécifiques. Les enseignants, au sein de la collectivité Équipe Éducative, définissent les objectifs généraux de formation aux différents stades de cette formation. Les élèves, à partir de leurs intérêts particuliers, exprimés en des lieux collectifs de formation, élaborent des activités qu’ils programment en concertation avec l’Équipe Éducative.

Ces activités regroupent des élèves volontaires et des membres de l’Équipe Éducative désignés.

La définition des rôles respectifs des deux communautés et l’organisation de leur travail en commun constituent la co-gestion de l’institution. Cette co-gestion implique que chaque collectivité respecte les décisions prises en commun.

Le fonctionnement des activités de formation nécessite la gestion des services, de la vie communautaire et des relations avec l’extérieur. Les décisions concernant cette gestion sont prises par une instance où siègent, à égalité de droits, des représentants désignés de l’Équipe Éducative et des Élèves. Cette instance établit les règles de fonctionnement de la communauté. Elle délègue à une instance exécutive, composée d’enseignants et d’élèves, la responsabilité de mettre en pratique ses décisions, d’assurer les services et de mener les actions nécessaires au fonctionnement prévu des activités de formation.

LA CONSTITUTION

Le projet d’établissement énonce les grands principes sur lesquels s’est construit le Lycée. Ces principes trouvent leur traduction dans une constitution née de l’expérience. C’est dans ce cadre constitutionnel que le Conseil d’Établissement promulgue les règles de fonctionnement.

Les élèves et les membres de l’équipe éducative (MEE) sont affectés pour l’année à un Groupe de Base (GB) comprenant trois membres de l’équipe et une vingtaine d’élèves. C’est dans ces groupes que s’expriment et s’évaluent les projets individuels et l’adhésion au projet d’établissement.

Ce sont ces groupes qui gèrent à tour de rôle l’établissement.

L’organisation des activités pédagogiques

Les élèves viennent au lycée avec l’objectif d’acquérir une formation générale. La préparation aux examens se fait dans le cadre de cette acquisition. Les élèves peuvent se situer dans un des trois niveaux suivants : détermination, première et terminale.

Les activités pédagogiques sont de plusieurs types : Ateliers, Activités, Travaux d’Élèves (TE).

Les élèves choisissent parmi les Ateliers, les Activités, les TE. Leurs choix les engagent à respecter le contrat de fonctionnement propre à l’activité qu’ils ont choisie.

Les Ateliers centrent un groupe sur un sujet pour une durée d’une séquence de deux semaines. Ils sont décidés par des structures cogérés.

Les Activités sont programmées par l’équipe éducative. Il existe deux types d'Activités, les Activités de niveaux (Détermination, première et terminale) et les Activités de formation générale.

Les Travaux d’Élèves sont organisés à leur initiative et gérés par eux-mêmes. La programmation est validée par le Conseil d’Établissement.

L’exercice du pouvoir

Le lycée est dirigé par un Conseil d’Établissement (CE) où siègent paritairement les délégués des deux Collèges : Équipe Éducative et Élèves. Le Conseil d’Établissement se réunit ordinairement une fois par quinzaine sur un ordre du jour qu’il a élaboré et après réunion des deux Collèges. Le Conseil d’Établissement établit son règlement intérieur. Il est composé des délégués du Collège Élèves et des délégués du Collège Équipe Éducative. Les délégués sont au nombre de six pour les élèves et deux pour les MEE.

Les décisions du Conseil d’Établissement sont prises après débat en essayant de recueillir un consensus le plus large possible. Chaque délégué exprime à titre personnel dans ses choix ou dans son vote, la conviction qu’il a acquise au cours des débats.

Quand cela s’avère nécessaire, il peut être procédé à un vote à la majorité. Les deux délégués du Collège Équipe Éducative disposent alors de 50% des voix, comme les six délégués du Collège Élèves.

Tout membre du Lycée expérimental peut porter ses différents devant le Conseil d’Établissement.

Le Lycée est géré à tour de rôle par les Groupes de Base rassemblant élèves et membres de l’équipe éducative. Ces groupes prennent en charge les activités du service public du lycée : secrétariat, accueil, entretien des locaux, cafétéria, bibliothèque, etc. Ils sont donc conduits à prendre des décisions cogérées pour ce qui est du quotidien de la vie de l’établissement.

Leur action est contrôlée par le Conseil d’Établissement.

Des assemblées générales réunissant l’ensemble de la communauté éducative peuvent être réunies par le Conseil d’Établissement ou le groupe de Gestion pour des discussions touchant à l’ensemble des problèmes du Lycée. Elles n’ont pas de pouvoir de décision.

Droit et devoir

Le projet d’établissement qui fonde le Lycée pose une égalité de droit entre tous les membres de la communauté éducative. Leur devoir commun est de permettre la vie du lycée dans le cadre choisi de la cogestion politique et pédagogique. En plus de cela : aux MEE le devoir de proposer des objectifs de formation pertinents et d’impulser une pratique pédagogique coopérative et inventive, aux élèves celui de se former en fonction de leurs besoins.

Les élèves gardent en dernier ressort le pouvoir de décider de leurs choix de formation, mais ils doivent s’en expliquer.

LE FONCTIONNEMENT

(Dispositions adoptées en Conseil d’Établissement et donc susceptibles de modifications)

1 - GROUPE DE BASE

Les groupes de base sont constitués chaque début d’année scolaire par le Conseil d'Établissement à partir d’une proposition faite par les anciens élèves. Le groupe de base se réunit une fois par quinzaine. C’est le lieu où sont données les informations institutionnelles et administratives. C’est aussi là où se définit l’appartenance des élèves à l’institution.

2 – GROUPE ECCO (Ecoute Confrontation Construction Ouverture)

Chaque groupe de base est subdivisé en trois groupes ECCO qui sont donc constitués chacun d’un MEE et d’environ dix élèves. Ce groupe se réunit une fois par semaine. Son rôle est de suivre le parcours de formation des élèves et de l’évaluer en regard de leur projet déclaré. Il y est donc question de mettre en regard ce que les élèves disent être venus faire au lycée et ce qu’ils y font vraiment. C’est là aussi que sont préparés les stages et les réorientations.

3 - GROUPE DE NIVEAU

Ces réunions regroupent les élèves d’un même niveau et peuvent avoir lieu à la demande des collèges. On y débat des questions d’organisation et de programmation des activités spécifiques à chaque niveau.

4 - GESTION

Elle est assurée, par quinzaine, par un groupe de base (élèves et MEE). Ces groupes s’organisent pour gérer quatre secteurs d’activité :

1er secteur : Bibliothèque, audio-visuel, photocopieur, entretien.

2e secteur : Restauration, cafétéria, entretien.

3e secteur : Secrétariat, accueil, entretien.

4e secteur : Journal de gestion.

Pour chaque secteur, sera élaborée une liste des tâches essentielles nécessaires au bon fonctionnement de l’établissement ainsi que les modalités qui permettent d’assurer le suivi. Cette liste et ces modalités seront fixées par la collectivité dans le respect de l’autonomie exécutive des gestions. Les élèves et les MEE responsables d’un secteur rendront compte de leur gestion suivant les modalités fixées par le Conseil d’Établissement. Quoi qu’il en soit du découpage en secteur, le groupe de base qui gère le lycée (ce que l’on nomme couramment la Gestion) assume collectivité la globalité de la tache qui lui incombe.

5 - COLLEGES

Les collèges “Équipe Éducative” et “Élèves” se réunissent en parallèle et ordinairement une fois par quinzaine sur un ordre du jour fixé par le Conseil d’Établissement. L’ordre du jour est discuté et les représentants, qui siègeront au Conseil animent la réunion et recueillent les différents avis exprimés.

6 - EVALUATION

Au lycée expérimental, il n'y a pas de conseil de classe ni de bulletins. Pour autant, la question de l'évaluation y reste fondamentale. Pour ce faire est mis en place un processus d'auto-évaluation qui s'appuie sur les bilans qui sont faits dans les différentes activités pédagogiques, dans les groupes de niveaux, et qui est synthétisé au sein du groupe ECCO.

Il est de la responsabilité de chaque élève de garder une trace de ses apprentissages. Cela est indispensable à sa formation, mais cela prendra une importance particulière pour l'élaboration d'un dossier parfois nécessaire lorsque l'on veut en partant du lycée intégrer une autre formation.

L'élève proposera alors une présentation de ses acquis s'appuyant sur les productions qu'il a réalisées. Ce document sera discuté et examiné en groupe ECCO où chacun apportera ses remarques constructives afin d'aider à l'élaboration du dossier.

Le choix peut-être fait par l'élève de présenter cette auto-évaluation par disciplines scolaires. Dans ce cas, les MEE référents concernés pourront être judicieusement consultés. Après cette phase de constitution négociée du dossier, le MEE de suivi validera l'ensemble (ou non) en indiquant que ce qui est écrit est conforme (ou non) à la réalité. Il pourra également y ajouter un commentaire d'ordre général s'il le souhaite et si c'est la demande de l'élève.

Compte tenu du fait que notre Lycée propose une procédure particulière d'évaluation, il sera parfois nécessaire que le MEE de suivi aide au règlement de difficultés que l'élève rencontre dans ses démarches d'orientation en prenant directement contact avec les institutions de formation concernées.

Pour les inscriptions aux examens, l'élève devra expliquer son choix dans son groupe de niveau. Après discussion, il décidera (c'est son droit) de s'inscrire ou non, et procédera ou non aux formalités administratives d'inscription.

7 – RECRUTEMENT DES ÉLÈVES

La première condition pour venir au lycée est d'avoir terminé son premier cycle (3e de collège) ou d'avoir plus de seize ans.

En venant au Lycée expérimental on fait le choix d'apprendre. Le recrutement des élèves se fait sur entretien au cours duquel des indications importantes sont données et échangées afin que le postulant puisse prendre sa décision d'inscription en toute connaissance de cause. C'est donc l'élève, en concertation avec ses représentants légaux, qui décide de s'inscrire (dans la mesure des places disponibles).

Cependant ces modalités de recrutement ne valent que pour notre lycée.

Ainsi, il arrive que des élèves n'ayant pas eu à l'issue d'une classe de troisième de collège leur passage en seconde générale ou leur brevet des collèges, suivent au Lycée des études secondaires. Ce fait ne leur octroie aucun droit particulier s'ils souhaitent ré-intégrer au cours de leur scolarité un établissement classique, leur demande sera alors examinée au regard des décisions prises dans les conseils de classes avant qu'ils s'inscrivent au lycée expérimental.

Pratique…

Le Lycée ne dispose pas d’internat ; en conséquence, les parents sont responsables du logement.

Le Lycée fonctionne du lundi au vendredi de 8h00 à 17h00. Un repas est habituellement proposé dans le cadre de la cogestion (coût actuel : 2,50€). Pour tous renseignements complémentaires :

17 boulevard René Coty BP 272 44606 Saint-Nazaire cédex
Tél : 02 40 66 78 52
mail :
[email protected]

site : http://lycee-experimental.org/

Annexe III
Présentation actuelle du projet et de la cogestion

 

 
 
Source : Le Nouvel Educateur n°224, octobre 2015
 

Annexe IV

Emploi du temps type 2015-2016

 

 

Lundi

Mardi

Mercredi

Jeudi

Vendredi

8h30 > 10h

Ateliers

 

 

 

 

Groupe de niveaux (déterminations, premières, terminales, CREPA)

Ateliers

Ateliers

Ateliers

10h > 10h30

 

10h30 > 12h

Ateliers

une semaine sur deux

 

Ateliers

ou collèges

Ateliers

Projets

Ateliers

 

11h30 > 12h30, une semaine sur deux : présentation des ateliers (à la collectivité)

12h > 13h30

 

 

 

13h30 > 15h

Activités

 

 

 

Activités

 

 

                                     

Activités

 

 

                                     

Activités

Activités

Activités

Groupes de base

15h > 15h30

 

 

15h30 > 17h

Réunion de l'équipe éducative (REE)

&

Réunion de la collectivité élèves (RCE)

 

Activités

Activités

Groupes ECCO

(Ecoute, Confrontation, Coopération, Ouverture)

 

Zones grises : pauses

 

- Les différents termes sont expliqués dans le Projet d'Etablissement, en annexe II.

 

- Chaque élève est tenu de composer son emploi du temps : il choisit un atelier par quinzaine et des activités qui se répèteront chaque semaine sur un même créneau.

 

- L'annexe suivante présente tous les ateliers et toutes les activités de la première période de l'année scolaire 2015-2016.

Annexe V

Liste des ateliers et activités de la première période de l'année scolaire 2015-2016

 

Voici les propositions de champs du savoir à construire durant la première période de l'année scolaire, soit de la rentrée aux vacances de la toussaint 2015.

Durant une quinzaine, six ateliers sont proposés : leur approche se fait en fonction du Département associé. L'élève s'engage à participer et construire l'atelier tous les matins, soit une moyenne de 24 heures cumulées.

Période n°1 (sept-oct 2015)

ATELIERS du matin (24h)

Département HUMANITÉ

Département LANGAGE

Département NATURE

 

 

 

 

 

 

 

Ateliers du 7 au 18 sept.

Espèces d'espaces de lycée (avec Nathalie, Mathieu)

Si tu choisis cet atelier, nous essaierons de nous approprier ensemble les espaces du Lycée Expérimental (salles, grenier, hall, cuisine...) et d'en raconter l'histoire par des histoires que nous allons inventer. Pour cela nous explorerons différentes formes d'écrits (sur papier, en sons, en corps...) à partir de protocoles que nous choisirons ensemble. Nous aurons à construire un espace de confiance qui permette à chacun-e de partager et recevoir nos écrits. Au plaisir de t'y rencontrer.

 

Are COP 21 all bastards ? - alternatives écologiques (avec Julien, Mélanie)

Quels objectifs pour la conférence de Paris sur le climat (décembre 2015) ? Nous rencontrerons des acteurs locaux menant des alternatives écologiques.

Music yourself together (avec Jean-Noël, Pauline)

Il s'agit de construire un «instrumen » qui produits des sons et de créer un «morceau», un assemblage sonore. Si tu veux venir à l'atelier, peux-tu apporter des matériaux qui te semblent intéressants et importants pour la construction d'un instrument ?

 

Experimental Musical

(avec Mathilde, Christophe)

Dans cet atelier, nous allons chanter, danser, écrire en anglais à partir d'extraits de comédies musicales afin de commencer l'année dans la bonne humeur, quel que soit ton âge, ton sexe, ton niveau d'anglais et la justesse de ta voix. Si tu veux, tu peux choisir une chanson de comédie musicale que nous reprendrons ensemble.

Le sens de la vie c'est par là

(avec Mikaël, Gisèle)

Atelier autour des 5 sens pour apprendre à se faire confiance et découvrir les espaces qui nous entourent à travers des jeux et des écrits. Avoir une approche scientifique afin d'étudier la transmission et la perception, puis en faire des fiches descriptives pour les 5 sens et des réalisations qui les mettent en jeu en ajoutant un côté artistique, philosophique et ludique.

 

Ville és Matin

(avec Paul, Pierre)

Nous te proposons de découvrir ou de redécouvrir Saint Nazaire. Nous nous poserons dans différents quartiers de la ville pour observer, écrire, dessiner, photographier et ensuite rassembler nos traces en une/des cartes subjectives. N'hésite pas à venir avec tout le matériel dont tu pourrais avoir besoin...

 

 

 

 

 

Ateliers du 21 au 2 oct.

 

 

Inventer la ville

(avec Marie, Évelyne)

Autour de l'urbanisme : fabrication de maquette, partir d'exemples concrets de villes et penser l’organisation de la ville, avoir un regard de sociologie urbaine...

Voir les maths différemment

(avec Gisèle, Mathieu)

à partir d'énigmes mathématiques et d'anecdotes...

Danse

(avec Hugo, Christophe)

S'inspirer de la Nature pour une retranscription par le mouvement de la main, du corps (sans traces) et la calligraphie (traces)...

Jouer la tragédie

(avec Nathalie, Julie)

 

Nucléaire et radioactivité

(avec Pierre, Julien)

Pourquoi ? Comment ça marche ? Les centrales nucléaires, les bombes, l'énergie...

 

Rando "Can Calet"

(avec Gaël, Mélanie, Mikaël)

Une rando dans les Pyrénées, marcher, respirer, lire une carte

 

 

 

 

Ateliers du 5 au 16 oct.

Uchronie à Saint-Nazaire (avec Julie, Gisèle)

Et si les eaux montaient d’1 m ; et si la 2nde GM n’avait pas eu lieu... écrire et être sur l’imginaire...

Galilée

(avec Pierre, Nathalie)

Approche théâtrale (de Berthold Brecht) couplée avec l’histoire des sciences, redécouvrir sa vision du monde et se rendre compte du changement de conception du monde.

 

 

Atelier artistique

(avec Paul, Jean-Noël, Mélanie)

En présence d'une photographe autour du thème du quotidien.

 

Ré-aménagement du lycée

(avec Julien, Évelyne)

Aménagement des 2 alvéoles du studio musique ; repeindre le mur du couloir de la mort ; l'idée de s'approprier le lycée et en parler : que représenter sur le mur ?

Dessiner le mouvement

(avec Hugo, Mathieu)

Sur un créneau horaire de l'après-midi, plusieurs activités sont proposées : certaines sont circonscrites à l'heure et demie, d'autres sont à envisager sur l'ensemble de la période, à savoir six créneaux d'une heure trente, soit 9 heures cumulées.

Période n°1 (sept-oct 2015)

ACTIVITÉS de l'après-midi

(6 x 1h30 = 9h)

13h30                                                                      15h

15h30                                                     17h

17h30       19h30

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LUNDI

Cinéma (Marie et Julie) > On commencera l'année par l'étude du genre documentaire. Le travail s'étalera sur la P1, voire la P2. Il sera axé essentiellement sur l'analyse des films apportés et la mise en évidence d'outils cinématographiques

Pourquoi une spécialité théâtre ? (Nathalie) > Nous entamerons le travail de spécialité en se penchant sur l'univers de Joël Pommerat et particulièrement Cendrillon, en mélangeant pratique et théorie

Mozart, Rameau, Galiano, Taillefer (Jean-Noël et Pauline) > Préparation à l'épreuve du bac, mais ouvert à tou.te.s

Textures et matières (Paul et Evelyne) > Nous réaliserons des textures, nous utiliserons des matières différentes pour donner corps au dessin – aussi en vue de fabriquer le carnet de bord pour les épreuves du bac

Les démocraties (Julien et Hugo) > Spécificité des régimes démocratiques

Climat et COP 21 (Mathieu et Mikaël) > Avant le grand raout  international autour du climat en décembre 2015 à Paris, on essaiera de se construire les outils pour comprendre les enjeux et phénomènes environnementaux. Aussi pour préparer sa spé SVT

Relever le défi énergétique / Taking up the energy challenge (Christophe et Mathilde) > Echanger autour des différentes sources d'énergie tout en parlant anglais au maximum : es-tu prêt.e à relever le défi ?

Apprenons à débattre ! (Pierre et Julie) > A partir de sujets d'actualité, nous tenterons de trouver ensemble des outils critiques qui permettent de construire et de défendre un positionnement

 

Réunion de l'équipe éducative

 

Réunion de la collectivité élève

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MARDI

Being an Erasmus student… why not ? (Mathilde, Hugo, Julie, Marine, Pierre) > Dans la peau d'un.e étudiant.e Erasmus, faisons connaissance et partons à la découverte de villes européennes et de leurs spécificités… in English, of course. Voyage ouvert à tou.te.s les niveaux

Sciences pour tou.te.s (Mathieu et Gisèle) > A partir de données parcellaires décrivant un phénomène, une actualité, une expérience autour des sciences, on devra collaborer pour comprendre et appréhender plus globalement la situation

Concevoir, fabriquer, exposer (Evelyne et Marie) > Nous inventerons et fabriquerons des « boîtes-surprises » à partir de divers matériaux

Un voyage musical en Amérique Latine (Pauline, Gaël) > Chaque semaine, on découvre une musique et donc le pays où elle est née. On en parle en français et en espagnol, on apprend à prendre des notes

Madgermanes (Mélanie et Julien) > Comment la chute du Mur de Berlin a-t-elle été vécue par les Mozambicains ? Phénomène peu connu dans l'histoire socioéconomique de l'Allemagne

Les conflits au Proche Orient : d'où viennent-ils ? (Gaël, Mathieu et Julien) > On met en place un travail coopératif autour d'un point de programme de Term, c'est-à-dire on échange grâce à des docs que chacun.e aura apportés. Activité évidemment ouverte à tou.te.s

J'écoute, j'écris (Marine, Julie et Mélanie)> On écoute ce que nous murmure la musique et on partage nos quelques lignes

Fabriquons des instruments mathématiques et des jeux logiques (Pierre et Evelyne) > L'idée est de concevoir et de réaliser des objets finalisés, esthétiques et solides, qui seront mis à disposition à la Casbah

Image et temps (Paul et Marie) > Ou comment rendre compte de la durée dans des dispositifs plastiques divers, à partir de petites fabrications et de la découverte d'artistes qui se sont penchés sur la question

« Erase una vez » (Pauline et Mathieu) > une activité d'espagnol autour des contes (à détourner, à imiter…), ouverte à tou.te.s quelque soit le niveau

Wohin ? Et si on allait en Allemagne ? (Mélanie et Marie) > On découvre l'allemand en imaginant un voyage dans un pays germanophone. Un travail qui pourrait se transformer en projet

Les migrations (Julien et Pierre) > En partant de l'actualité, explorons le phénomène sous différents angles de sciences humaines : philo, histoire, géo, économie, sociologie

Quand la littérature s'empare des objets du quotidien (Julie, Mathilde, et Marine) > Quel regard la littérature porte-t-elle sur les objets qui nous entourent en silence ? Nous lirons, échangerons et écrirons autour de ce thème

 

Période n°1 (sept-oct 2015)

ACTIVITÉS de l'après-midi

(6 x 1h30 = 9h)

13h30                                                                      15h

15h30                                                     17h

17h30       19h30

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MERCREDI

Proba/stat (Pierre, Gisèle) > En partant du niveau de chacun.e et en utilisant des situations concrètes, nous explorerons ce que les maths ont à dire du hasard et des grands ensembles

Café littéraire (Julie, Pauline et Mathilde) > Temps d'échange en VF et en VO, qui se centrera autour des auteurs invités à Meeting en début d'année

Fabriquer un abécédaire (Julie, Gaël, Jean-Noël et Mikaël) > On tire une lettre au hasard ; On décide d'un mot qui  nous touche. Et on entre ensemble dans une possible réflexion philosophique, prenant en compte nos pensées et les connaissances historiques de la notion en jeu. Et on écrit…

Le petit chat est mort… ou pas (Christophe, Nathalie et Gisèle) > Comment faire des sciences en lisant ou comment lire en faisant des sciences ? Littérature et physiques sont-elles éloignées ? Viens découvrir la mécanique quantique d'une autre manière

Structure de la matière (Christophe et Pierre) > Que cache le monde microscopique ? La matière est-elle organisée ou s'agit-il d'un grand désordre ? Viens partager toutes les questions que tu te poses sur la matière et pourquoi pas apporter des réponses !

Quelle est la place de l'écrivain dans la société ? (Nathalie, Julie, Jean-Noël)> On lit, on écrit, on se questionne, on rencontre, on rend compte. C'est ouvert à tou.te.s et surtout à toi élève de 1ère qui veut passer le bac car cette question s'intègre à l'entrée du programme : la question de l'homme dans les genres de l'argumentation. Mais cette question est surtout intéressante en soi

Géographie de la mondialisation (Gaël, Mathilde et Pauline) > On construit au cours de la période une définition de la mondialisation (point au prog de term) à travers divers documents. Les frontières servent-elles encore à quelque chose ?

La figure du savant (Gisèle et Julie) > A partir de représentations du savant, nous essaierons de réfléchir à ce qui constitue la démarche scientifique. Cela devrait nous permettre de distinguer ensemble ce qui relève de la science de ce qui ne l'est pas

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

JEUDI

La démarche philosophique (Julie, Nathalie et Marie) > Nous apprendrons à poser un problème philosophique sur différentes notions

L'art s'affiche ! (Jean-Noël et Hugo) > Où ? Comment ? Pour qui ? Visitons, débattons !

Meuh, muh, moe, mu (Paul, Mélanie et Evelyne) > Création d'une exposition scénographiée autour des onomatopées du monde entier

Ecrire librement (Mathieu et Christophe) > On sort à l'extérieur du lycée et on écrit des textes. Travail sur nos sens, nos sentiments, nos émotions, nos points de vue. Travailler sur l'écoute et accueillir les écrits des autres

Pratique cinéma (Marie) > Découvrir et pratiquer le cinéma dans des projets collectifs qui peuvent aussi s'appuyer sur des idées singulières : écrire, filmer, monter

Arts Plastiques (Evelyne et Paul) > Nous irons dessiner à l'extérieur du lycée dans les premières séances (fusain, mine de plomb…) Puis nous aborderons les techniques de la gravure à partir de ces travaux

Théâtrons ensemble (Mikaël et Nathalie) > Bouger avec son corps, s'exprimer par la parole, transmettre un message par l'émotion : la pratique théâtrale en est une porte d'entrée. Ensemble, nous pourrons imaginer les séances

Percussions et onomatopées (Jean-Noël et Mélanie) > Le groupe s'organise pour créer et jouer un morceau de percussions

Danse avec les lieux (Hugo et Christophe) > Communiquer avec son corps en mouvement : se découvre, s'apprend, s'échange. Pour cela, découvrons des lieux, des espaces, des échanges

Biodiversité (Mathieu et Julie) > Autour du thème de la biodiversité, on abordera des phénomènes biologiques dont elle découle et certains questionnements éthiques qu'elle suscite

Du groupe à la conscience de classe (Julien et Julie) > Que faut-il pour parler en groupe ? Qu'est-ce-qui peut pousser un individu à se sentir membre de tel ou tel groupe ? Qu'est-ce-qui entretient sa dynamtique

Badminton (Hugo) > Activité de préparation au bac ouverte à tou.te.s,

 

VENDREDI

 

 

Groupe de base

 

Groupe ECCO

 

Annexe VI

Exemples de projets menés en 2015-2016

 

Le projet Artistique

Chaque année nous faisons vivre un atelier artistique qui mobilise le lycée autour d’un thème commun.

Notre approche pluridisciplinaire des activités permet de faire naître des projets associant par exemple écriture, expression artistique (dans, théâtre, musique, arts plastiques, vidéo) et sciences.

L’atelier artistique, qui est un projet à l’année, permet aux élèves ayant une pratique artistique ou non d’expérimenter plusieurs arts et conduit à la construction d’une production collective donnant lieu en fin d’année à au moins une représentation ouverte au public.

Cette année, le groupe qui constitue le projet artistique questionnera le quotidien via le medium de la photographie, mise en scène, installation...

Le travail sera réalisé sur toute l'année pendant un créneau hebdomadaire et lors de deux ateliers. Au cours d'un deuxième atelier, le groupe se plongera dans l'univers de Claudine Lambert, artiste photographe plasticienne. Son intervention permettra aux participants de s'initier au tirage papier et différents supports, à la maintenance d'un laboratoire et à la démarche artistique.

 

Le projet Sciences

Comme les années précédentes, il s’agit de proposer un travail scientifique à l’année autour d’un thème : forme et motif.

En lien avec les chantiers Arts, Technologies et Sciences (CH.A.T.S) du théâtre Athénor de Saint Nazaire.

Ce projet sera l’occasion d’interroger la proximité des démarches scientifiques et artistiques en termes de création, notamment à travers les rencontres et le travail réalisé avec de nombreux partenaires extérieurs au lycée (partenaire scientifique, scolaire, artistique et/ou acteur culturel de la commune de Saint Nazaire).

Nous avons choisi cette année de travailler avec le laboratoire de mathématiques Jean Leray à nantes et avec l’artiste nazairien Yoann Le Claire.

Au cours de ce projet, des présentations de travail en cours ou de la production aboutie auront lieu en lien avec d’autres établissements scolaires (ex : Lycée Livet de Nantes).

 

Le projet Meeting

Ce projet existe depuis 2013. Il s'agit d'organiser une table ronde et d'accueillir deux auteurs en partenariat avec la MEET (Maison des Écrivains Et Traducteurs) dans le cadre du festival Meeting.

Les élèves se confrontent aux univers littéraires de ces deux auteurs, analyse leurs textes et préparent les questions pour la table ronde. La préparation de la table ronde permet aussi  d'activer des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être autour de la communication et de la monstration par la réalisation de l'invitation, la préparation et la tenue d'une conférence de presse, la promotion de notre table ronde au sein du lycée, la réflexion autour de la scénographie, des régies son et lumière.

Pour certains élèves c'est aussi l'occasion de parler pour la première fois dans un micro, de faire une lecture à voix haute d'extraits des œuvres devant un public qui n'est pas seulement constitué de membres du lycée puisque notre table ronde est ouverte à tous les nazairiens.

Le projet VTT-Kayak

Le projet consiste à descendre une partie de la Loire en deux groupes interchangeables : une partie descendant en kayak pendant que l'autre effectue la même portion en VTT. Ce projet aboutirait à un atelier d'une semaine en fin d'année scolaire avec bivouac et découverte des villes rencontrées.

 

Le projet Festival Premier Plan d'Angers

Comme l'an dernier, un groupe d'élèves souhaitant préparer l'option ou la spécialité en cinéma-audiovisuel a mis en œuvre le projet de participer au festival de cinéma d'Angers.

Ce festival a la particularité de proposer à la fois des films de patrimoine grâce à diverses rétrospectives, mais également d'organiser des rencontres avec de jeunes réalisateurs, acteurs, scénaristes, des élèves d'école de cinéma, comme des professionnels reconnus depuis longtemps dans leur métier.

C'est donc l'occasion pour ces élèves de se confronter de plus près à leur projet d'études, tout en préparant également leurs épreuves de baccalauréat.

Ce séjour donnera lieu à de nombreux écrits : analyses de films ou de séquences de film, critiques, scénarios, synopsis,…, et à des échanges avec les autres élèves intéressés par le cinéma mais qui ne participeront pas au voyage.

 

Le projet ACAPE/Potager

Le projet consiste à programmer un atelier « permaculture », soit découvrir et approfondir ce que sont les principes de la permaculture.

Mais il s'agira également de trouver une parcelle de terre pour la mise en pratique (jardins partagés, association mettant en lien des élèves avec des personnes âgées ne pouvant plus s'occuper de leur jardin seules), de contacter des agriculteurs pour envisager des stages et des visites dans leurs structures.

 

Projet Guérande

Une nouvelle fois, et fidèle à ce rendez-vous, la troupe de théâtre du Lycée Expérimental participe au festival du Printemps théâtral.

Ce moment permet aux élèves de se confronter et de partager avec les lycéen.ne.s de tout le département qui participent à des ateliers théâtre dans leur établissement. Ce festival est aussi l'occasion de découvrir des univers de dramaturges ou de comédien .ne.s.

Cette année encore, la troupe du lycée a opté pour un processus de création d'une mise en scène en  écrivant sa propre pièce à partir d'un montage d'extraits de pièces contemporaines. Le thème retenu est la migration, la situation des réfugiés. Nous avons abordé de nombreuses formes théâtrales, avons échangé sur l'actualité, et avons au cours d'exercices de théâtre abordé l'improvisation.

La troupe devrait également jouer cette pièce lors de la fête des 25 ans du lycée dans les bâtiments actuels.

 

 

 

Le projet ZEC (Zone d'Embarquement Critique)

En collaboration avec Joël Kérouanton, écrivain, la librairie l'Embarcadère et 7 autres structures, nous allons partager autour de livres sélectionnés par nous. Il s'agira de choisir ensemble un livre qui sera lu par tout le monde puis de se retrouver pour le soumettre à la critique commune enfin Joël Kérouanton écrira un texte issu de chaque rencontre qui amènera une restitution publique.

Ce projet qui demande un engagement de 2 ans va permettre aux élèves de se confronter à des genres littéraires différents et à confronter leur argumentation avec des personnes issues d'autr structures.

 

Le projet Grèce

Il réunit un groupe de dix élèves et deux MEE qui partira à Athènes, en Grèce, durant une dizaine de jours, en avril 2016.

Ce séjour doit permettre au groupe de découvrir d'autres structures qui pratiquent une façon différente de s'organiser collectivement, dans une ville frappée de plein fouet par la crise économique actuelle.

Plus précisément, il serait question de partager les pratiques pédagogiques alternatives et autogestionnaires développées au lycée, de rencontrer des habitants et leur mode de vie, d'apprendre de leur savoir-faire, autour du graffiti ou de la vidéo. Le groupe participera à la gestion de magasins gratuits, de librairies, d’imprimeries autogérées, de centres sociaux autogérés, et notamment celui de Nosotros.

 

Le projet Musique

Deux projets musicaux sont menés. L'un en partenariat avec le théâtre Athénor et le Conservatoire régional de Musique et de Danse de Saint-Nazaire (CRMD), « Quoi d'Neuf », l'autre en collaboration avec les cinéastes du lycée.

« Quoi d'Neuf » réunit des musicien.ne.s, jeunes et moins jeunes, du CRMD, de jeunes musicien.ne.s handicapé.e.s de l'IME de Saint-Nazaire, des élèves et un Membre de l'Equipe Educative du Lycée Expérimental de Saint-Nazaire. Le groupe se retrouve tous les mercredis pour élaborer et travailler un répertoire de pièces utilisant la musique improvisée et les nouvelles technologies. Ces rencontres entre jeunes et moins jeunes de différents univers sont particulièrement riches et fructueuses tant sur le plan musical qu'humain.

Le deuxième projet réunit les élèves du Lycée Expérimental préparant l'option cinéma ou le pratiquant, celles et ceux qui préparent l'option musique ou la pratiquant. Un court-métrage est écrit et réalisé par les cinéastes du Lycée Expérimental qui le livre, muet, aux musicien.ne.s, qui en compose la bande-son. Un ciné-concert sera présenté dans le cadre de la fête des « 25 heures du lycée ».

 

Le projet « 25 heures du lycée »

Depuis 25 années, le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire occupe les bâtiments du boulevard René Coty. Cet anniversaire est l'occasion de montrer notre attachement à ces locaux et de les ouvrir à tou.te.s pour un événement de 25 heures ! Au programme : des expositions, des projections, des débats, des ateliers, des repas à la bonne franquette, des concerts... Un programme riche concocté par une équipe d'élèves et de MEE imaginative !

 

II.

Liens avec les institutions

 

 

En ce qui concerne nos liens avec nos tutelles et institutions, nous avons à plusieurs reprises accueilli des inspecteurs nationaux de la vie scolaire et de l'administration. Des rapports ont été transmis au Ministre de l'Éducation : celui du 22 juin 1989 de MM. Le Brun et Rancurel (n° 89-0149) ; celui de juin 1999 de M. Pourchet (n° 99-010) ; celui de juin 2007 de MM. Beunard et Pilet. Le premier rapport a entraîné la pérennisation des lycées expérimentaux par M. Jospin, Ministre de l’Éducation Nationale, de la Recherche et de la Jeunesse des Sports.

Lors d'une rencontre datée d'octobre 2002, nous avions transmis un dossier complet et explicatif à M. Nembrini, Conseiller au Cabinet de Monsieur le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Recherche. En 2003, une rencontre eut lieu avec M. Perreti en présence de Mme Faucker, chef de division à la DESCO et chargée de l'innovation, à la demande des quatre lycées expérimentaux dans le contexte de la loi de décentralisation. Cela a permis à M. Perreti de prendre note des points essentiels qui constituent le cadre de nos expériences. Ces rencontres, ces rapports, ces écrits de synthèse constituent le cadre référentiel de notre existence, et comme l'a noté M. Perreti, une base de droit coutumier à examiner. Notre dernière rencontre au Ministère est datée du 21 janvier 2014 avec M. Peillon, Ministre de l’Éducation Nationale, et en présence de M. Delahaye, Directeur de la DEGESCO. Cette rencontre avait pour but un projet de loi cadre, pérennisant les fonctionnements des lycées et collèges expérimentaux, et faisait suite à une circulaire qui interdisait aux enseignants de véhiculer des élèves, là où les alternatives pédagogiques préconisent de sortir pour comprendre et découvrir le monde.

Enfin, chaque année nous joignons à notre demande de budget un descriptif de notre activité au lycée. Nous l'avons régulièrement complété par des rapports détaillés, directement adressés au Ministère ou à la cellule académique d'innovation.

Liens avec le Ministère

 

A sa création, en 1981, le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire était un lycée ministériel, au même titre que les lycées climatiques, les lycées sport-études, les lycées internationaux. En 2003, suite aux lois de décentralisation, notre interlocuteur est devenu le Rectorat. A cette époque, la possibilité d'offrir un cadre juridique aux lycées expérimentaux a été évoquée, mais cela ne s'est pas produit. Malgré le changement d'interlocuteur, nous avons des rapports ponctuels avec le Ministère. A titre d'exemple, une délégation du lycée a été reçue par M. Peillon, alors Ministre de l'Éducation Nationale. En juin 2014, M. de Saint-Denis alors chargé de mission de l’Education Nationale est venu au lycée.

 

Liens avec le Rectorat

 

Le 12 novembre 2008, M. Chaix, Recteur de l'Académie de Nantes, nous écrit que nous sommes de fait régionalisé, « puisque notre lycée de support juridique est le Lycée d'enseignement général et technologique Aristide Briand, lui même régionalisé ». Malgré un nombre important de démarches, d'échanges et de relances, la procédure entamée en vue d'une contractualisation avec le Rectorat n'a jamais abouti.

Annexe I : lettre du Rectorat du 12 novembre 2008

En outre, ces deux dernières années, nous avons reçu à trois reprises la visite de Mme Marqueur, la conseillère académique en Recherche-développement, innovation et expérimentation (CARDIE).

La dernière inspection de l'établissement date de 2007.

Annexe II : rapport de MM. Beunard et Pilet (2007)

 

Liens avec le lycée d'appui : le Lycée d'enseignement général et technologique Aristide Briand

 

Le Lycée Expérimental, à sa création, a été mis sous tutelle administrative du lycée Aristide Briand, la responsabilité collective n'étant pas reconnue. Celui-ci exerce donc les responsabilités juridiques et financières du Lycée Expérimental. De son côté, l'Équipe Éducative revendique l'autonomie financière du Lycée Expérimental, et non pas une forme d'indépendance. Aussi, c'est avant tout le Conseil d'Etablissement (CE) du Lycée Expérimental qui décide des dépenses et des possibilités de projets. Pendant longtemps, le Conseil d'Administration (CA) du Lycée Aristide Briand ne faisait que valider les décisions prises par le CE. Depuis 2013, néanmoins, il lui est arrivé de prendre des décisions concernant le fonctionnement du Lycée Expérimental sans en consulter les institutions (cas de la tarification des repas de notre cuisine pédagogique en 2014).

Au fil du temps, le Lycée Expérimental a construit avec les différents proviseurs du Lycée Aristide Briand des liens de travail et de confiance qui ont permis, avec M. Rickauer en 2009, de formaliser à l'écrit l'état des relations entre les deux lycées. Ce cadre avait été confirmé par Mme Castagné,  proviseure suivante. Depuis, Mme Deloupy est proviseure du Lycée Aristide Briand et ce nouveau changement de direction amène bien sûr de nouvelles discussions.

Annexe III : Etat des lieux des relations entre le Lycée Expérimental et le lycée Aristide Briand, 2008

 

Liens avec la Région

 

Notre régularisation de fait a été posée à différents moments et à travers nos liens avec la Région (projet d'écriture, dotations informatiques, projet d'un internat, rencontres successives avec MM. Violain et Orphelin, etc.). Nous attendons toujours sa mise en œuvre.

Actuellement, un lien avec la Région Pays de la Loire est établi, par l'intermédiaire de M. Puydebois (DGD Education, Formation et Emploi), rencontré le 6 novembre 2015, en présence de Mmes. Schneider (Directrice des affaires financières à la Silène), Clouet (Directrice des affaires juridiques à la Silène), Mahé (Conseillère régionale à la commission éducation), Schmitt (Directrivce des Lycées) et de M. Decobert (Directeur Général à la Silène). Il nous a assuré de son soutien, notre lycée entrant dans le cadre de la politique éducative régionale.

Une nouvelle rencontre entre les services régionaux et une délégation du Lycée Expérimental devrait avoir lieu très prochainement. La question des locaux du lycée est au cœur des discussions (transfert de propriété, mise aux normes pour accès aux personnes en situation de handicap).

 

Annexe I

Lettre du Recteur du 12 novembre 2008

 

 

Annexe II

Rapport de MM. Beunard et Pilet (2007)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Annexe III

Etat des lieux des relations entre le Lycée Expérimental et le lycée Aristide Briand, 2008

 
 
 

III.

Pratiques pédagogiques :

articles récents

 

 

Nos différents moments et lieux de pratiques pédagogiques, évoqués dans l'emploi du temps type, sont répertoriés et définis dans la Constitution. Au-delà des termes, se jouent des recherches et des expérimentations qui permettent une construction nouvelle du rapport au Savoir et au Pouvoir : interdisciplinarité, coopération, autonomie, libre choix d'ateliers ou d'activités, auto et co-évaluation, etc.

Les textes suivants portent des regards singuliers, récents, qui ont été, ou seront publiés dans des revues pédagogiques.

Annexe I : Le texte de Martin, Cahiers pédagogiques n°521, mai 2015

> thématique : le croisement des disciplines

 

Annexe II : Quand faire ensemble se décline à tous les niveaux, Cahiers pédagogiques n°524, novembre 2015

> thématique : le travail en équipe

 

Annexe III : La cuisine ? Un cas d'école, Cahiers pédagogiques  n°525, décembre 2015

> thématique : les utopies pédagogiques

 

Annexe IV : La place du désir dans les apprentissages, Cahiers pédagogiques n°525, décembre 2015

> thématique : l'intérêt des élèves pour les apprentissages

 

Annexe V : L'agora pyrénéenne : une institution au service de l'exercice de la démocratie, à paraître dans les Cahiers Pédagogiques, 2016

> thématique : l'exercice de la citoyenneté à l'école

 

Annexe VI : Le monde s'écoute, écoutons-le, à paraître dans le Nouvel Educateur, 2016

> thématique : l'enseignement musical

 

Annexe VII : Note d'intention d'un article en cours de rédaction pour le Nouvel Educateur, 2016

> thématique : les langues dans toutes leurs dimensions

 

Annexe I

Le texte de Martin

La question du croisement des disciplines est centrale dans le fonctionnement du Lycée Expérimental de Saint-Nazaire, liée à l’histoire singulière de cet établissement. Elle a donné naissance à des pratiques désormais bien installées et des moments peu ordinaires…

 

Un temps pédagogique particulier s’est instauré tous les matins pendant deux semaines : c’est ce que l’on appelle les Ateliers, organisés autour de thématiques décidées conjointement entre les Membres de l’Équipe Éducative (MEEs) et les élèves. Ainsi, ont pu exister des ateliers tels que : «  Comprendre les neurosciences : des neurones à l’amour  », «  L’île de Pâques : enquête sur la chute d’une civilisation  ». De même, les activités d’après-midi, décidées pour l’instant par l’équipe éducative seule, se construisent en partie autour des savoirs disciplinaires et en partie autour d’inventions pédagogiques croisant plusieurs approches. Ainsi, ont vu le jour des activités telles que «  Metropolis, analyse filmique, réécriture et langue allemande  », «  Les transformations en sciences  », «  J’écoute, j’écris  ».

Sur la durée

D’autre part, un projet sciences s’est déroulé sur une année entière en 2013-2014 autour du thème «  Le vide  ». Il reprend vie cette année autour du thème «  Hasard et déterminisme  ». Comme tous les projets à l’année au Lycée Expérimental, il s’agit de construire un groupe volontaire pour travailler cette thématique sur toute la durée, et d’aboutir le plus souvent à une production présentée à la collectivité du Lycée et éventuellement à un public plus large. Pour cela, les différents temps du Lycée peuvent être investis, des ateliers aux activités, en passant par les réunions du midi, les rendez-vous hors temps scolaire, des journées banalisées. Comme toujours au Lycée Expérimental, le groupe décide de son organisation et en réfère au Conseil d’Établissement. Cette grande liberté ouvre des possibles très riches, ce qui permet à la fois à des élèves très différents de participer de manières multiples, mais aussi au groupe de déployer sa créativité et de s’organiser en fonction de ses besoins.

Et comme pour toutes activités au Lycée Expérimental, le principe de co-gestion est central : tout se discute et se décide entre Membres de l’équipe éducative et élèves, en dehors de toute procédure de vote et en dehors des relations hiérarchiques qui tissent habituellement les relations scolaires. Ainsi, chaque élève et chaque membre de l’équipe est amené à apporter sa parole, son regard, à partager sa vision, ses représentations, ses savoirs, à déployer avec les autres sa créativité. Ainsi, l’articulation entre désir et travail, si souvent difficile à mettre en jeu avec des adolescents s’avère nécessaire et le travail défini ensemble devient un levier éducatif puissant pour que chacun puisse grandir. C’est ainsi que les Membres de l’équipe éducative, eux-mêmes, peuvent être emportés dans un projet qui dépasse leur formation universitaire initiale et leur statut disciplinaire strict.

Sciences en conscience

Au cours du projet sciences, une collaboration s’est installée avec Isabelle Drouet, enseignante chercheuse en philosophie des sciences et en logique. Le groupe s’est à plusieurs reprises penché sur des articles publiés par notre intervenante dans différentes revues de vulgarisation scientifique. Ces articles abordent notamment les interprétations des probabilités ainsi que l’élaboration de liens de causalité déduits d’une étude statistique et probabilistes de certains événements ou phénomènes. Dans ces analyses de textes, si l’entrée mathématiques apparaît d’emblée comme la plus évidente et comme un outil précieux pour décoder et expliciter certains passages, il devient aussi rapidement évident que les propos embrassent la philosophie, la logique autant que les sciences.

Comme souvent au Lycée, lors de nos travaux de groupes, membres de l’équipe éducative et élèves ont réalisé, ensemble et comme des pairs, la lecture et les échanges qui s’en suivent. À plusieurs reprises, nous avons convoqué des illustrations prises dans les différents champs du savoir ou des expériences diverses, comme des pratiques théâtrales personnelles, ou nous nous sommes appuyés sur des extraits de textes préparés pour le bac.

Alors que nous avions la chance d’avoir notre intervenante Isabelle Drouet avec nous, nous lui avons demandé de reprendre avec nous des extraits de son article «  Des corrélations à la causalité  » paru dans la revue Pour la Science. Le groupe avait déjà travaillé l’article, chacun à des degrés divers. Suite à un temps de reprise des arguments, Isabelle Drouet a évoqué ce qui allait devenir (mais nous ne le savions pas encore) le sujet de longs échanges qui tortureraient bientôt nos esprits. Alors que nous échangions autour des rapports entre théorie et pratiques dans le monde des sciences, l’auteure a en effet abordé la querelle qui oppose les réalistes et les instrumentalistes au sujet des entités théoriques qu’on ne peut pas voir. Deux écoles de pensées du monde des sciences et du monde tout court qui nous ont permis d’aborder le questionnement autour du langage à utiliser pour parler des sciences. Évidemment entre ceux qui pensent que les objets dont parle la science sont réels (les réalistes) et ceux qui les considèrent comme des fictions utiles (les instrumentalistes), chacun interroge sa conception du monde dans lequel il vit. Ici, les disciplines tentent de se faire un peu entendre et proposent des notions à interroger à l’aune de ce clivage, l’atome en physique et chimie, le gène en SVT, ou les mathématiques dans leur globalité… Est venu le temps de poser ses pensées par écrit pour y mettre un peu d’ordre, photo de la pensée de l’instant que l’on pourra partager avec les autres. Martin, un autre élève, sera le premier à s’y jeter. Son texte peu clair pour l’auditoire est retravaillé dans la foulée et distribué à tous. Son travail devient notre nouvel objet d’étude, notre article commun, chacun l’éclairant de ses exemples. Surtout, Martin, son texte, il en a fait un texte qui questionne la notion de vérité.

Extrait du texte de Martin :

«  Il existe deux mouvements de pensée ayant des oppositions, des avis, des vérités contraires : le réalisme et l’instrumentalisme. L’instrumentalisme pense que les concepts déduits des observations ne peuvent pas être considérés comme réels, vrais. L’autre pense que ces théories prennent existence grâce à la déduction des observations. Ces deux concepts énoncent des conditions d’observation et la pratique d’un langage. Cette vérité pour le réalisme est considérée comme utile par les instrumentalistes mais pas vraie. Les concepts peuvent être donc partagés, qu’ils soient considérés comme un concept utile ou comme un concept de vérité. S’ils partent d’un prémice, d’un axiome, d’une théorie de base commune pour arriver à un concept, c’est que peut-être ce concept, n’étant pas considéré comme vrai, empêche un renouveau du travail en commun. Si cela conduit à une différenciation dans la notion de vérité, cela amène aussi un énoncé de la vérité comme un moyen et non comme un but dans une optique de travail en commun (la vérité étant l’axiome et non la finalité). […] La vérité est donc moyen, condition et unification et est donc antérieure à l’élaboration et le sujet en est dépendant. Mais elle peut être aussi dépendante du sujet, subjective, et ainsi plus malléable et superficielle.  »

 

Christophe Juin, Mathieu Herbreteau, Pierre Seigneur, Membres de l’équipe du lycée de Saint-Nazaire
Julien Rougelot, Ancien membre de l’équipe du lycée de Saint-Nazaire

 

Source : Cahiers pédagogiques n°521, mai 2015, in : http://www.cahiers-pedagogiques.com/Le-texte-de-Martin

Annexe II

Quand « faire ensemble » se décline à tous les niveaux

A trois voix, des membres de l’équipe éducative (MEE) du Lycée expérimental de Saint-Nazaire rappellent les bénéfices du « faire ensemble » dans une logique de cogestion.

 

Venir au Lycée Expérimental, c’est un choix. Aucun de nous n’arrive là par hasard ou par obligation. Mais que vient-on chercher au Lycée Expérimental ? Une alternative pour penser et vivre l’école autrement. Autrement ? Ce lycée a débuté avec « des enseignants [qui] se sont groupés pour passer d’une culture de soumission ou d’opposition à une culture de proposition. » André Daniel, co-fondateur du Lycée Expérimental. Une culture de l’échange donc où le faire ensemble occupe une place primordiale.

S’il y a travail en équipe dès lors que des personnes motivées par un objectif commun se réunissent pour l’atteindre en coopérant, alors le travail en équipe au Lycée Expérimental est omniprésent et dépasse la seule équipe éducative.

Les équipes sont multiples, elles se font et se défont au cours de la journée selon les différents temps : en atelier, en groupe ECCO (Evaluation-Confrontation-Coopération-Ouverture), en réunion d’équipe éducative (REE), en gestion enfin, quand un groupe composé d’élèves et de MEE prend en charge pour deux semaines la gestion du lycée (secrétariat, cuisine, documentation, ménage…).

Venir au Lycée Expérimental, c’est donc faire le choix du collectif, de sa force mais également de ses contraintes. C’est accepter, pour le MEE de renoncer au rapport hiérarchique avec les élèves sans pour autant renier la différence d’expérience et d’expertise. C’est aussi s’engager à fonctionner en équipe avec ses pairs. C’est apprendre, pour les élèves, à se saisir du pouvoir qu’on leur propose et à l’utiliser. C’est donc pour tous se lancer dans l’aventure du faire ensemble.

Ensemble, c’est plus démocratique

Au Lycée Expérimental, le « projet politique » est étroitement lié à la pédagogie développée. La cogestion, centrale au lycée, est une découverte pour la plupart des nouveaux. Un temps d’adaptation est souvent nécessaire pour la comprendre et expérimenter l’intérêt du travail collectif. Si l’on peut parler de travail en équipe entre élèves et adultes au Lycée Expérimental, c’est en premier lieu parce que le projet d’établissement stipule l’égalité des droits entre tous les membres du lycée. Une des conséquences est que tout le monde s’appelle par son prénom et se tutoie.

Ce contexte inhabituel demande de réviser sa représentation du rôle de chacun au sein du collectif. La prise de décisions n’est pas réservée aux adultes. Elle se fait à plusieurs niveaux par tous. Le conseil d’établissement, l’instance décisionnelle, composé de deux MEE et six élèves, change à chaque période. La gestion de l’établissement est assurée par une équipe de trois MEE et 20-25 élèves. Elle décide de sa propre organisation et change toutes les deux semaines. Quant aux ateliers et projets, ils sont co-construits, depuis l’intitulé jusqu’au déroulement en passant par les objectifs fixés et méthodes employées.

Ainsi, le rapport formateur/formé est vécu bien différemment de ce que l’on connaît communément, jusqu’au point d’être parfois inversé. Le « prof » est amené à sortir de sa salle de classe et de sa spécialité, et l’élève de sa seule posture d’apprenant.

Cette organisation très démocratique n’enferme personne dans un rôle unique et amène la collectivité à travailler coude-à-coude. Une fois en confiance, les membres du lycée qui ont compris les « ficelles » de la cogestion n’hésitent pas à exercer pleinement leur citoyenneté. Certains interpelleront le CE pour qu’il revoie ses décisions : un séjour à Berlin, d’abord refusé, aura finalement lieu suite à un courrier d’élèves qui a relancé les débats. D’autres remettront purement et simplement l’institution en question, invoquant ses limites ou en critiquant le fonctionnement afin de le faire évoluer.

Ensemble, c’est plus riche

Le croisement des disciplines est pratique courante et le champ des savoirs extrêmement diversifié. Une richesse encore accrue par un travail en duo quasi-permanent qui aide à la construction des activités et permet plus de souplesse dans les dispositifs à inventer. Le libre choix d’activité d’une part et la construction de groupes hétérogènes fixes à l’année d’autre part (les groupes de base) assurent une multiplicité de rencontres et donc une multiplicité de possibles. Le brassage de personnes aux âges, aux objectifs et aux centres d’intérêt différents est l’occasion d’un échange d’expérience, d’un point de vue décalé, d’une reformulation mieux comprise ou plus juste. Il participe aussi à la reconstruction du rapport enseignant/élève et plus largement adulte/jeune.

La diversité des parcours de chacun, élèves et adultes, rend la rencontre particulièrement riche. Ici, les valises qui se remplissent tout au long de notre chemin personnel dans et hors nos murs, avant et pendant notre temps au Lycée Expérimental, ne se posent pas devant la porte d’entrée. Elles rentrent et permettent à tous les membres du lycée d’être tantôt porteur, tantôt receveur, tout le temps apprenant. Une élève passionnée de photo partagera ses compétences et permettra à des novices, adultes compris compris, de s’initier au tirage argentique. Un MEE de mathématiques, lecteur assidu, animera un atelier de préparation à une table ronde des écrivains. Le statut de chacun ne se résume pas à son diplôme ou à son niveau d’inscription. Cela permet à tous les MEE de sortir de leur seul champ disciplinaire, aux élèves de pouvoir être porteur d’un savoir à partager, à tous de faire vivre ou de découvrir ce qui les anime.

C’est donc forts de nos expériences individuelles que nous construisons les savoirs par des rencontres collectives multiples et variées.

Ensemble, c’est plus constructif

Travailler en équipe permet paradoxalement de souligner l’importance de chaque individu. Ce dernier n’est pas noyé dans le collectif car il peut y prendre sa place particulière. Quand on travaille ensemble, un seul membre vous manque et tout est déstabilisé… La question des absences est souvent posée au sein du Lycée Expérimental. Les élèves ne sont pas sanctionnés quand ils ne sont pas là, ce qui ne veut pas dire pour autant que leur absence est ignorée ou cautionnée. Lorsqu’un élève n’est pas là en début de matinée, il est contacté par un membre de l’atelier, élève ou enseignant, qui va aux nouvelles. Si l’absence se prolonge, les membres du groupe ECCO s’en inquiètent et appellent l’élève ou lui écrivent. Il est intéressant de noter la diversité des raisons des absences ou des retards : problème de sommeil, mauvaise organisation, manque de motivation, peur de sortir de chez soi mais également choix de travailler en autonomie, de se réunir avec d’autres pour réviser ou avancer le travail du TPE… C’est pourquoi chaque absence donne lieu à une discussion et à des propositions de solutions différentes.

Notre but est que les jeunes viennent au lycée non pas parce qu’ils sont contraints ou menacés par l’institution mais parce qu’ils ont compris l’importance d’être là – la richesse qu’ils représentent pour le groupe et la responsabilité qu’ils ont les uns envers les autres. A cet égard, les semaines de gestion sont particulièrement formatrices : être absent quand on est dans l’équipe cuisine, c’est mettre en péril le repas . Les matins où le café ne peut être servi parce que les membres de l’équipe « Casbah » (cafétéria du lycée) ne sont pas là nous renvoient tous à cette réflexion sur l’engagement individuel au sein du collectif.

L’apprentissage de la liberté n’est pas aisé. C’est grâce à la parole et aux liens d’interdépendance qui se créent au sein du lycée, aussi bien dans les temps pédagogiques qu’institutionnels, qu’il peut se faire. Le processus mis en place au Lycée Expérimental a pour but de permettre au jeune de se construire en comprenant les contraintes et en les intériorisant par l’expérience plutôt qu’en les subissant. Il développe ainsi sa propre structure interne et chemine vers l’autonomie.

Ensemble, c’est plus de temps

Au Lycée Expérimental, on permet que chacun avance à son rythme. On a le droit de rebrousser chemin, de faire des pauses ; il arrive aussi que l’on use de tours et de détours. « Perdre du temps » pour « prendre le temps » est un paramètre inhérent au projet. Quand on arrive au lycée, on entame un processus de déconstruction : on remet en cause le rapport aux savoirs et à l’école. Il faut du temps pour savoir où on est quand on n’a pas de notes et pouvoir se situer sans se sous-estimer. Il faut du temps pour accepter le regard bienveillant de l’autre. Car nous ne sommes pas seuls à cheminer. Les autres sont là aussi, à divers endroits du parcours, et sont autant de repères. Le MEE n’est plus le seul référent du rapport aux savoirs et de l’évaluation : dans différents moments de travail collectif (ECCO, groupe de base, ateliers…), chacun y participe en partageant ses questions, ses expériences, ses conseils et en apportant un regard extérieur, qu’il soit expert ou non. C’est par le collectif, adultes et jeunes confondus, que nous vivons une autre forme d’évaluation.

Mais tout cela prend du temps et demande de la confiance. Temps individuel et collectif, confiance en soi et dans le groupe. Charge aux différents groupes de n’abandonner personne et d’accompagner les doutes et les questions. 

Jamais seul ?

Plus nombreux qu’on ne les imagine, les moments où l’on peut se sentir seul au lycée se situent aux limites du travail en équipe. Qui ne s’est jamais senti « seul » en réunion ou lors des collèges, avec l’impression de ne rien avoir à dire ou la peur de s’exprimer ? Malgré les précautions prises, l’expérience et la connaissance des dossiers des uns, le talent et l’aisance oratoire des autres, peuvent constituer autant de freins pour les nouveaux ou les timides.

Quant aux enseignants, ils sont pour la plupart seuls dans leur matière. Malgré un travail par pôles (sciences, lettres/langues, sciences humaines et sociales) le travail en équipe ne permet pas toujours de retrouver la spécificité des discussions qui peuvent exister entre collègues d’une même discipline. Cependant, participer à des formations du PAF, intervenir dans des colloques ou échanger avec les visiteurs qu’accueille régulièrement le lycée (enseignants, éducateurs, etc.) permettent au MEE de rester en lien avec ce qui se fait à l’extérieur.

Si plusieurs lycées expérimentaux existent, tous sont extrêmement différents et celui de Saint-Nazaire est seul en son genre. De son projet original, qui repose sur la cogestion, découle un « langage » et une temporalité qui lui sont propres et qui ne facilitent pas sa communication avec l’extérieur. Et encore moins son dialogue avec l’institution (lycée d’appui, Rectorat, Ministère).

Prôner le travail ensemble et le partage de la responsabilité grâce à l’abolition des rapports hiérarchiques est souvent en décalage avec ce que les jeunes vivent en dehors du lycée. Dans une époque où il est absolument nécessaire de pouvoir pointer du doigt un seul et unique coupable dans les mauvais moments, comment défendre un projet comme le nôtre qui aurait besoin pour continuer à exister sereinement de la reconnaissance légale de la responsabilité collective ?

Mélanie Batilliot, Hugo Breheret, Mathilde Saby, membres de l’équipe éducative du Lycée expérimental de Saint Nazaire

 

Source : Cahiers Pédagogiques n°524, novembre 2015, in : http://www.cahiers-pedagogiques.com/Quand-faire-ensemble-se-decline-a-tous-les-niveaux

Annexe III

 
 

Annexe IV

 
 

Annexe V

L'agora pyrénéenne : une institution au service de l'exercice de la démocratie

 

« Je prends les tours de parole ». En trois jours, Mathilde a déjà gagné en assurance lors des agoras
- nom choisi par les élèves pour les réunions quotidiennes de l'atelier du Lycée Expérimental délocalisé
pendant une semaine dans les Pyrénées fin septembre 2015. Une référence à la place publique de la Cité Grecque, où siégeait la plupart des institutions politiques.

Au Lycée Expérimental, on s'efforce de faire de la démocratie une réflexion et une pratique quotidiennes. Elle se manifeste à tous les niveaux d'organisation et de décision, notamment des ateliers, qui se déroulent pendant deux semaines, tous les matins. Co-construits avec les élèves, ils sont une institution forte issue du projet d'établissement qui stipule un lien étroit entre pouvoir et savoir.

Mai 2015, l'année scolaire touche à sa fin. Les examens et les vacances approchent, mais les élèves et membres de l'équipe éducative (MEE) songent aussi à la rentrée qu'il faut organiser. Entre les mille et un dossiers qu'il a à traiter, le Conseil d'établissement (CE, six élèves et deux MEE) fixe une date pour les départements, temps institutionnel où élèves et MEE décident du contenu des ateliers.

Parmi les nombreuses idées émises figure une randonnée dans les Pyrénées. Un voyage ne peut être validé qu'après l'étude d'une demande accompagnée d'un budget prévisionnel au CE, qui consulte alors les collèges, où les deux collectivités débattent autour d'un ordre du jour commun. Au même titre que les MEE, tous les élèves sont invités à exprimer leur avis au sujet de l'atelier, au moins parce que les dépenses occasionnées ont des répercussions pour tout l'établissement. Le budget est l'affaire de tous. Après discussions, c'est décidé : un groupe ira fouler les sommets pyrénéens.

Les premiers intéressés par l'atelier se réunissent et commencent à s'organiser : voyage en train, objectifs pédagogiques du séjour, conditions financières et logistiques, information aux nouveaux...

Transformer les contraintes en atouts

L'objet de l'atelier dans les Pyrénées est avant tout la randonnée et l'écriture, mais également de vivre une belle expérience collective, dans des conditions choisies : isolement géographique et ne pas faire l'usage d'eau courante et d'électricité !

Comment transposer les valeurs du lycée à Can Calet, lieu-dit perché dans la montagne ? Comment trouver sa place au sein du microcosme ? Comment permettre l'expression de tous ? Quels organisation, cadre et règles se fixer pour que les contraintes choisies puissent être source d'inventivité, d'épanouissement, voire de libertés ?

A la rentrée, le groupe formé de quinze élèves (dont huit nouveaux) et trois MEE n'a que quelques jours pour imaginer des réponses à ces questions.

En plénière, des règles sont discutées et fixées. Par exemple, chaque participant s'engage à produire des textes, photos, cartes, dessins, à prendre en charge une partie des tâches ménagères. Le collectif, lui, s'engage à accorder aux individus des temps « libres », de respecter le rythme de chacun, mais aussi à présenter une restitution.

L'organisation pratique est confiée à des petits groupes : logistique, menus et courses, répartition des tâches ménagères, emploi du temps.

Tous au sommet

Poser le cadre général du séjour n'est pas chose aisée : les membres du groupes ont dû argumenter, échanger, décider, inventer. Désireux de bien vivre le collectif « hors-les-murs », dans ces conditions de promiscuité extrême pendant une semaine, ils ont prévu chaque soir une agora, assemblée générale informative et décisionnelle.

La parole ne circule pas comme voulu dès la première agora (fatigue du voyage, timidité des nouveaux...) et seules quelques personnes, dont les MEE, participent. Néanmoins, le groupe se pose rapidement les bonnes questions : Comment décide-t-on collectivement si tout le monde ne prend pas part aux discussions ? Comment éviter une prise de pouvoir par certains, dont les MEE ? Quelles modalités mettre en place ?

Les langues se délient petit à petit. On explique son silence, pointe les incompréhensions et exprime ses difficultés. On cherche des solutions : Ne peut-on pas utiliser la communication non-verbale dans certains cas ? Pour exprimer son approbation ou encore demander la parole ? Des codes sont adoptés, des tours de paroles organisés.

La parole devient vite plus aisée. Les opinions s'expriment et sont écoutées. On note une rotation progressive des rôles (animation, prise des tours de paroles...). Les nouveaux élèves apprennent comment décider démocratiquement sans avoir recours au vote. Ne pas choisir entre un nombre de possibilités défini, mais inventer collectivement une solution intermédiaire satisfaisante pour tous demande à savoir débattre, nuancer ses propos, se remettre en question et parfois faire des concessions. Dès lors, les décisions et leur application sont de la responsabilité de tous les membres du groupe.

La dernière agora restera dans les mémoires. Des points très terre à terre sont encore à l'ordre du jour, notamment la préparation du départ. Un dernier sujet de débat déchaîne les passions : peut-on faire une dernière promenade avant de partir ? Le groupe décide que ce ne sera malheureusement pas possible après mûre réflexion (manque de temps, questions de sécurité...). Beaucoup ont également besoin d'exprimer leurs sentiments à l'issue de cette expérience collective inédite, l'émotion est palpable. L'agora a duré trois heures.

Le temps des bilans

Nous sommes de retour à Saint-Nazaire, l'atelier touche à sa fin. L'heure est à la rédaction des bilans personnels, que l'on partage ensuite au groupe. On nomme les points forts de la quinzaine, ceux qui peuvent être améliorés. On fait le point sur ce qu'on a appris (savoirs, savoir-faire, savoir-être). On évoque également la place de chacun au sein de l'atelier. Voici deux extraits de bilans.

« [...] Je n’ai pas fini de me poser des questions sur la place, le rôle et le statut des MEE par rapport au nôtre. Mais en prenant du recul, je sais qu’ils ne sont certainement pas malveillants ou malintentionnés. Chacun d’entre eux a sa façon de faire, l’expérimente, la fait évoluer et la travaille. Comme les élèves, ils viennent pour la plupart de l’enseignement traditionnel, ont donc aussi une façon de faire à déconstruire et une façon de faire à inventer. Et comme il y a des divergences sur les méthodes de travail entres élèves, il y en a entre élèves et MEE. Je pense qu’il faut simplement en discuter, poser les désaccords et réessayer autrement. Je pense que le rôle du MEE, outre le fait qu’il soit garant de notre formation, est d’amener à ce qu’il ne serve à rien, d’amener l’élève à ne plus avoir besoin de lui, d’amener de la connaissance et de la méthode tout en laissant aussi à l’élève la place de le faire. Je pense que c’est un équilibre complexe. Je pense que certains MEEs prennent trop de place. Et je pense que certains élèves en prennent trop aussi. Et je pense que ce fut mon cas pendant cette semaine à Can Calet.[...] » - Yoann, élève

« De la construction de libertés, voilà ce que m'évoque cette quinzaine d'atelier !

De la construction car elle n'est pas donnée : il faut toujours la prendre, la conquérir, et préserver les conditions de départ pour qu'elle puisse exister.

Libertés au pluriel car elle est toujours multiple : liberté d'expression, de parole et donc d'être écouté, liberté de penser, liberté de circuler, etc.

Cette expérience de quinze jours est représentative de ce qu'on peut construire au lycée. J'ai déjà vécu de tels moments dans des ateliers, avec le groupe théâtre, pour des projets comme l'atelier artistique, etc.

La liberté telle que je me l'imagine s'est retrouvée incarnée durant cette quinzaine à de nombreux moments : je pense qu'elle ne peut être que, si collectivement, on transforme des contraintes que nous pouvons subir en atout et en espace créateur de libertés : par exemple, [...] le fait d'avoir institutionnalisé un temps d'agora chaque jour où les avis, la parole, les idées avaient droit d'expression, mais aussi un fonctionnement de prise de parole à main levée, est passé d'un statut de contrainte à celui d'une construction collective, d'un cadre dans lequel chacun pouvait s'autoriser à prendre la parole, sans pour autant que cela se transforme en tribunal. [...] » - Mikaël, MEE

Citoyens d'aujourd'hui

C'est ce pari éducatif d'une articulation entre un exercice collectif du pouvoir et une construction collective du savoir que le Lycée Expérimental, depuis 33 ans, tente de faire vivre dans son quotidien. Élèves et MEE sont, à égalité de droits, acteurs et auteurs au sein de l'institution. Elle n'est pas un élément extérieur pensé pour les jeunes par des adultes, mais une structure dynamique qui répond à leurs besoins de prendre part activement aux décisions collectives.

Malgré tout, le terme « citoyenneté » ne fait pas partie de notre vocabulaire. Peut-être parce qu'il est trop souvent associé à « demain » quand on évoque la jeunesse et que nous sommes convaincus qu'un élève, même mineur, est déjà un citoyen. Une chose est sûre : tant que la collectivité via l'institution ne se sera pas prononcée sur l'importance qu'elle accorde à ce mot, nous nous garderons bien de tirer des conclusions au nom du Lycée Expérimental !

Mikaël Schleret, Mélanie Batilliot, Membres de l'équipe éducative

A paraître dans les Cahiers Pédagogique, 2016

Annexe VI

Le monde s'écoute, écoutons-le

Au Lycée Expérimental, beaucoup de jeunes sont attirés par la musique, soit parce que c'est une façon d'exprimer sa sensibilité très en vogue au moment de l'adolescence, de façon clanique ou non, soit parce que c'est un mode d'expression qui n'est pas lié à l'école (ce qui pose question d'ailleurs mais, il semblerait que très peu de jeunes aient eu l'occasion de jouer de la musique pendant leur scolarité. Je ne parle pas ici des quelques notes de flûte qui sont souvent un souvenir douloureux pour les oreilles mais qu'ils ne raccrochent pas à la musique).

Donc, il n'est pas rare que se pressent aux activités musicales un public très hétéroclite de novices n'ayant jamais pratiqué un instrument, d'autodidactes plus ou moins autonomes sur leurs instruments et de musiciens déjà confirmés.

Au lycée Expérimental, les activités sont décidées à parité avec les élèves et deux membres de l'équipe éducatives sont généralement chargés des les penser et les mener avec les jeunes volontaires. Il n'est pas rare que l'un des deux du binôme n'ait jamais pratiqué de musique. Il n'est pas rare, non plus, que les jeunes ou les moins jeunes ayant pratiqué la musique au conservatoire en garde un souvenir amer voire un blocage,une peur de mal faire.

Ces contextes très spécifiques m'ont vite amené (des le premier atelier en fait) à me demander comment faire de la musique avec des « niveaux » si différents ? Comment laisser les jeunes s'exprimer en musique sans que ce soit le loi du plus « fort », la loi du caïd de l'oreille absolu par exemple ou d'un Jimmy Hendrix en herbe? Comment développer une atmosphère musicale, une culture ouverte ? Comment faire quand on ne sait pas, quand on croit ne pas savoir, quand on pense ne pas être musicienne ou musicien , qu'on soit élèves ou enseignant ? Comment faire de la musique tout simplement au lycée ? Parce qu'après tout, tout le monde à le droit de pouvoir essayer ce mode d'expression, le découvrir et l'adopter sans que ce soit un signe des dieux (le don) ou une marque de classe sociale (la culture dominante). Nous les »médiocres » avons le droit d'être musiciens même si nous ne sommes et seront peut être jamais des virtuoses.

Le premier pas de côté que nous avons fait et que nous faisons souvent maintenant pour nous libérer de la tyrannie de la « fausse » note et de l'emprise de la technique instrumentale, c'est de ne pas commencer par nous mettre derrière des instruments traditionnels. Ça tombe bien, il y en a rarement dans les écoles. Nous partons donc à la recherche d'objets sonores qui nous donnent envie. Nous nous constituons un territoire sonore propre. Bon, ce n'est pas évident au début. Difficile de sortir de nos représentations. Ça nous permet de nous poser des tas de questions sur le son, sur la manière de la produire, sur les familles d'objets sonores, sur le pourquoi de tout cela, sur la musique au final. Qu'est-ce que la musique ? Les débats font rage et c'est toujours une bonne chose car ils permettent de mettre toutes nos idées reçues sur la table, de les interroger, de s'interroger. Et si ce n'était pas seulement ce qu'on a l'habitude d'entendre ? Si c'était beaucoup plus que cela ? Et pourquoi sommes-nous sensible à un certain type de musique et les chinois, par exemple, à un autre ?

La musique c'est l'art de combiner des sons en suivant certaines règles nous dit le Dictionnaire de la langue française de chez Hachette. Parfait, allons-y. Quels sons ? Quelles règles ? Pouvons-nous édicter nos règles et travailler selon ce que nous découvrons ?

Pour nous aider, nous nous mettons souvent des contraintes. Nouvelle découverte, les contraintes aident. Par exemple, rapporter trois objets sonores qui « se jouent » de trois façons différentes. Les objets les plus hétéroclites arrivent dans la pièce : papiers, livres, outils, boîte de conserves, morceaux de bois, bouteilles vides, gaines électriques, casseroles, récipients divers et variés, cuvettes en plastiques, brocs plein d'eau, sable, boulons, sac de billes... Nous les essayons, cherchons à produire des sons de différentes manières ; frotter, taper, souffler dedans, remuer, faire tourner très vite, vider d'un récipient à un autre. Puis nous décidons de commencer à jouer ensemble. Nous nous mettons en cercle avec un enregistreur au milieu. Essais, enregistrement, écoute. Si nous n'avons pas d'enregistreur, ça arrive, nous discutons à chaud tout de suite après la production. De belles choses et pas mal de moments qui ne nous plaisent pas. Quelles consignes se donner ? Écouter. S'écouter. Écouter les autres. Aller toujours vers l'instrument qui produit le moins de son, lui laisser de la place. C'est essentiel et le plus gros de notre travail est là : l'écoute. L'écoute pendant le jeux, l'écoute pendant les discussions, l'écoute et le respect des différentes propositions. Jouer, et à priori jouer avec d'autres musiciens, c'est écouter : ouvrir ses oreilles sur soi, les autres et le Monde.

Nous rejouons, réenregistrons, réécoutons. Certaines masses sonores nous semblent intéressantes, des ambiances créant des sensations bien marquées, joie, peur, suspens... et retiennent notre attention : comment les avons nous jouées ? Qu'est-ce qui a créé ces sensations ? Nous remarquons que des duos se sont établis de temps en temps, des questions-réponses, des imitations, des trios... des ruptures, des rythmes intéressants, des différences d'intensité, des silences... Notre langage musical et notre écriture s'enrichit. Nous ressentons qu'il faut s'impliquer totalement dans notre jeu. Nous ne pouvons ;pas faire semblant ; cela s'entend. Le geste musical demande une intention et une attention particulière. Petit à petit nos remarques et critiques nous donnent des directions à suivre, des perspectives, des questions.

Rencontre avec la musique

En 2007, lors de mon passage au lycée expérimental de St Saint-Nazaire, j’ai rencontré la musique.

Chaque année au Lycée Expérimental de Saint-Nazaire, on organise atelier nommé « Inter’Art », c’est un atelier au long-court. Nous nous réunissons pendant 2 semaines, 5 à 6 fois dans l’année. L’objectif est de créer un spectacle mêlant plusieurs champs artistiques : danse, écriture, vidéo, musique etc… Pour faciliter la création, nous sommes divisés en plusieurs groupes, répartis en fonction des différents champs artistiques. J’étais dans le groupe en charge de la création musicale.

La première rencontre s’est fait dans une salle de cours au lycée. Dans cette salle on trouve, des tables et des chaises, un tableau, un ou deux radiateurs, une porte et des fenêtres, bref une salle de cours. Après un tour de présentation de chacun des membres du groupe, une question : Qu’allons-nous faire ensemble ?

Dans ce groupe, il y a des personnes ne pratiquant pas d’instrument, et inversement, des personnes avec une certaine expérience de la musique déjà bien avancée. Nous sommes tous là pour des raisons différentes. J’avais choisi le groupe musique, pour le côté fun que la création musicale peut renvoyer quand on a 18 ans au lycée.

A la première rencontre du groupe, je suis là, j’écoute, j’attends… Les égos des gens commencent à se confronter. Jean-Noël, le membre de l’équipe éducative nous accompagnant, reste silencieux lors des premiers échanges, il nous laisse parler. Et au bout d’un certain moment, il se déplace dans un coin de la pièce, et prend la parole : « On peut aussi, faire ça ! ». Il commence à frictionner de morceau de polystyrène qui traîne, il en sort un son et un rythme, cela dure peut-être 30 seconde, une minute.  Et il dit : « Ça aussi c’est de la musique ! ». Sur le moment, j’étais perplexe, je n’ai pas très bien compris ce qu’il était en train de m’arriver.

Avec le recul, voilà ce qu’il s’est passé pour moi ce jour-là. C’est comme si toute votre vie vous portiez des chaussure pointures 40, mais vos pieds font du 43. Et un jour une personne, vous donne du 43... à ce moment, il se passe deux choses. La première est un subtil mélange de sentiment de légèreté et de liberté, vous avez l’impression d’être sur un nuage et de voler. C’est tout un nouveau monde qui s’offre à vous. La seconde sensation est d’avoir été maintenu dans l’ignorance pendant trop longtemps et une voix dit : « Maintenant à toi d’œuvrer ». La métaphore des chaussures n’est pas de moi, mais j’aime l’image qu’elle renvoie, c’est tout à fait ce que j’ai ressenti ce jour-là.

Quentin Claude, ancien élève

Certains instruments ne sont pas audibles : il faudrait les amplifier. Comment ? Des caisses de résonance ? Des micros ? Les électrifier ? Un atelier ou une activité lutherie se profile. Nous en prenons note et décidons de les porter au moment des discussions avant chaque vacances pour décider des activités pédagogiques que nous mènerons à la période suivante.

Puis nos discussions s'orientent vers la suite à donner : comment continuer ? Pourquoi ne pas incorporer petit à petit des instruments existants pourvus que nous les utilisions comme des objets sonores pour éviter que nos réflexes de jeu ne reviennent au galop et nous empêchent de nous poser les vraies questions. Comment finir un morceau ? Parce qu'on pourrait jouer des heures sans s'arrêter mais pourquoi ?  Pourquoi jouons-nous de la musique ? Quel est le rôle social de la musique ? Et nous, qu'avons-nous à dire ?

Bien sûr, toutes ces questions et résolutions n'arrivent pas toujours en une seule séance. Quand nous faisons un atelier, c'est-à-dire tous les matins sur deux semaines, autour du jeux musical, cela va beaucoup plus vite évidemment. Sinon, une activité d'une heure et demi qui revient chaque semaine pendant une période permet quand même de poser toutes ces questions et, en général, d'arriver à une composition originale que nous jouons dans le hall du lycée avant les vacances.

Régulièrement nous faisons des ateliers de production sonore avec des contraintes que nous choisissons ensemble et qui nous semblent intéressantes : Produire une pièce de musique en incorporant le corps et le déplacement, jouer ensemble en s'obligeant à utiliser un instrument que nous ne connaissons pas et donc s'entraider, produire une pièce musicale uniquement avec les voix utilisées comme des instruments, produire une pièce musicale avec des objets du quotidien, écrire jouer et chanter le blues de l'expérimental woman ; la jeune fille qui débarque seule et perdue au Lycée Expérimental...

Au cours des activités d'une heure et demi, nous pouvons décider, par exemple, de passer d'un support à un autre : lire un passage d'un roman de Richard Wright, en discuter et la jouer, regarder un tableau de Klein, en discuter et le jouer, regarder un extrait d'une chorégraphie de Maguy Marin, en discuter et le jouer... Jouer, c'est à dire reproduire sur nos instruments ce que nous avons compris et ressenti de ces extraits, tableaux, danses. Nous pouvons aussi décider de partir de nos écrits poétiques pour écrire une musique et la jouer, ou écrire la bande son sur les courts métrages tournés par les « cinéastes » du lycée et la jouer. Tout est propice à la musique et à toute forme de musique, il faut juste que nous nous mettions d'accord sur un but commun. Il est aussi incontournable que chacun puisse trouver sa place quelque soit sa pratique musicale.

C'était au début de mon passage de trois ans au Lycée Expérimental. J'avais pas fait beaucoup de musique avant, surtout par manque de courage. Alors, je suis rentré dans cette salle du lycée, une des plus grandes et la plus moche (je trouve) pour une activité musique. Je me rappelle qu'on s'était tous retrouvé, là, autour des tables, à se demander ce qu'on pouvait bien faire. Dans cette salle y'avait rien qui s'apparentait au premier abords à quelque chose qui aurait pu servir d'instrument de musique. Et quand on n'a déjà pas osé, dans sa vie, prendre un « vrai » instrument de musique pour faire de la « vraie » musique et que, maintenant, on s’apprête à prendre un non-instrument pour faire de la musique que nous ne savons pas encore ce que ce sera... ben, on est complètement perdu... Et en plus d'être perdu va falloir y aller, va falloir essayer, toucher, frotter, taper, tapoter, secouer.

Et là, on y va tous. Tous, on essaye de toucher, frotter, taper, tapoter ou secouer ce qui se trouve devant nous. J'avais peur, j'étais pas serein du tout, je pensais ne pas y arriver. Et je me suis mit à taper, tapoter et frotter cette barre en métal qui sert à retenir cette espèce d'éponge qui sert à nettoyer le tableau blanc. Je faisais de la musique. Toujours autant apeuré, mais je faisais de la musique. Et nous faisions de la musique, tous, les uns tapotant cela, les autres secouant ceci. Puis, en étant encore plus ensemble on commence à faire le tour de la salle en frappant des mains et en tapant du pied. C'était un peu brutal comme approche quand même, mais nous faisions de la musique. Et y avait de l’énergie, et y avait du rythme.

Après ça, j'ai toujours eu autant peur de faire de la musique qu'avant mais je me suis rendu compte, dans la pratique, que la musique ça pouvait être à portée de mains, que ce n'est pas forcément compliqué...

C'est comme le théâtre en fait. J'aime ça. Je veux même en faire ma vie. Mais monter sur scène ça me fait peur. Ça ne m'empêche pas d'y aller non plus. Et c'est peut-être d'ailleurs ça qui me fait y aller. Parce que je me sens vivre, vraiment.

Joakim Ridel, ancien élève

 

Ce qui est très important, lors de ces activités ou ateliers, c'est de rapprocher nos démarches et nos tentatives de démarches, compositions et tentatives de musiciennes musiciens actuels ou non. Nous écoutons donc beaucoup de musique qui illustrent un passage, une façon de jouer, une intention, une technique. Il est important pour les jeunes, je crois, de se rendre compte qu'ils ne sont pas les seuls à faire de la musique  de portes qui grincent comme disent certains de mes collègues, nous flattant ainsi avec cette allusion à Pierre Henri. Il est important qu'ils se rendent compte que beaucoup de compositeurs et compositrices, depuis le XXème  siècle surtout, se sont posés, à leur façon, ces questions de langage musical et d'esthétique.

Parallèlement à ces activités de pratique musicale, nous menons aussi régulièrement une activité d'écriture libre que j'ai appelé « j'écoute, j'écris ». Le principe en est très simple. Nous apportons des CD. J'apporte énormément de CD de musique que les jeunes n'ont pas l'habitude d'écouter : musique de cultures différentes, de la musique concrète, du free-jazz, de tout quoi. C'est une chance, nous avons souvent des médiathèques dans nos villes, avec des bibliothécaires pour nous aider, qui nous permettent d'accéder à un fond conséquent. Nous nous mettons d'accord sur le nombre de morceau que nous écouterons et sur lesquels nous écrirons ? Ces morceaux, et c'est très important, sont choisis complètement au hasard. Il est très important aussi, enfin pour nous, de mettre la littérature, l'orthographe et la grammaire à la porte : littéralement dictionnaire et manuels sont jetés dehors. Cela permet de nous libérer de ces « fautes » (fausses notes, fautes d'orthographe, faute de syntaxe, c'est notre faute, c'est notre très grande faute...) et va permettre de libérer l'écriture pour des jeunes qui ont été souvent blessés et bloqués par des jugements destructeurs. Puis nous mettons les morceaux tirés au hasard, deux, trois, quatre, pas trop pour commencer sur lesquels nous allons écrire tout ce qui nous passe par la tête, la musique étant un inducteur. Il s'agit de débrancher le flic que nous avons dans la tête, de libérer l'écriture. Pour finir, qui veut lit. Chaque lecture est accueillie comme un cadeau que nous nous faisons et, n'étant pas écrivains ni les uns ni les autres, nous ne critiquons pas. Tout au plus nous nous disons   les sensations que ces textes nous procurent. Tout écrit, et quelque soit l'écrit, est accueilli avec le même cérémoniel de grande écoute et de partage. Évidemment, il faut beaucoup de bienveillance et de sollicitations au début pour que chacun ose lire ce qu'il a écrit. Il n'y a, de toute façon aucune obligation, juste des sollicitations.

Petit à petit les écrits s'enrichissent les uns des autres. Des tentatives sont faites, des essais, des expérimentations. Des valises se posent. Parfois, il faudra discuter en dehors, être à l'écoute, dire que le texte a été entendu et qu'il est possible de trouver une aide s'il y a besoin.

Mais, si je vous parle de cette activité là, c'est qu'elle est aussi essentielle pour l'écoute si importante en musique et la découverte de musiques très différentes. C'est une ouverture sur le monde musical, donc sur le monde et sur soi.

 

Jean-Noël Even, Membre de l'Équipe Éducative du Lycée Expérimental de Saint Nazaire

A paraître dans Le Nouvel Educateur, 2016

Annexe VII

Note d'intention d'un article en cours de rédaction pour Le Nouvel Educateur, 2016

Au Lycée Expérimental, on peut avoir l'impression que les "cours de langues" proposés sont peu nombreux. Mais les élèves qui leur portent un intérêt particulier ont l'occasion de les pratiquer presque quotidiennement. En effet, le choix fort de l'équipe éducative et notamment de ses trois membres cooptées pour l'anglais, l'allemand et l'espagnol est de "décaler" l'apprentissage des langues, dans l'idée de décomplexer notre rapport aux langues étrangères et d'attiser le désir de découvrir de nouveaux sons, de nouvelles cultures... La rencontre avec les langues a lieu sur des créneaux interdisciplinaires où elles sont croisées avec d'autres champs disciplinaires (histoire, philosophie, sciences, SES, musique...) Elles sont alors employées comme moyen de communication et outil de recherches mais le groupe se concentre davantage sur un autre objet d'étude ou sur la production. Ainsi, à force d'être davantage un moyen (de parvenir à...) plutôt qu'une finalité, les langues touchent un plus grand nombre et occupent (l'air de rien) une place importante au Lycée Expérimental.

 

Mathilde Saby, Mélanie Batilliot, Membres de l'Équipe Éducative

 

IV.

Autres ressources

La dernière partie de ce dossier répertorie des références de publications moins récentes ou de sources extérieures. Elles n'en restent pas moins des ressources riches en informations.

Articles pour revues spécialisées (pédagogie) :

> Pierre Madiot, Catherine Mussot, André Daniel, Jean-Paul Closquinet : Les Cahiers Pédagogiques : Innover, encore..., n°350-351, 1997. Pour ce numéro, les MEE nommé.e.s étaient les coordinateurs.rices du numéro consacré aux pédagogies innovantes, avec une partie entière consacrée au Lycée Expérimental de Saint-Nazaire.

> Jean-Noël Even : La vie est un voyage, in : Le Nouvel Éducateur n°153, 2003.

> Catherine Musseau, Jean-Noël Even : Une fenêtre sur danses, in : Les Cahiers Pédagogiques, n°426, 2004.

> Jean-Noël Even : Quand profs et lycéens créent une harmonie... pédagogique, in : Le Nouvel Éducateur, 2005.

> Carine Cesbron, Hugo Bréheret : Le Lycée Expérimental, une expérience en construction permanente, in : Le Nouvel Éducateur HS n°1, 2009.

> Carine Cesbron, Aurore Debierre, Julien Rougelot, Jean-Noël Even, Mathieu Herbreteau, Gisèle Chasaing, Loïc Senan : Le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire, in : Le Nouvel Éducateur n°206, 2012.

Livres publiés avec le concours du Lycée Expérimental :

> Ouvrage collectif : Création ou Récréation. Lectures à plusieurs voix, Ed. Syros, 1985.

> Régis Bernard, Jean-Paul Closquinet et François Morice : Chroniques ordinaires d'un lycée différent, Ed. L'Harmattan, 2007.

> Joël Kérouanton : XP Mode d'emploi, Éd. Nuit Myrtide, 2009.

> Joël Kérouanton : Balises XP, Éd. Nuit Myrtide, 2012.

Site Internet :

> 30 ans du Lycée Expérimental : http://30ansdulyceexp.eklablog.com/

Articles au sujet du Lycée Expérimental :

> Aurélien Frances : Education et démocratie, dans le tube à essai d'un lycée, Euradionantes, mars 2014, in : http://www.euradionantes.eu/blog/2014/03/21/15-03_euradiodoc et http://www.euradionantes.eu/blog/2014/03/26/18-03_euradiodoc

> Tristan Leplat : L'autonomie, un apprentissage, in : Les Cahiers pédagogiques n°518, 2015.

Documentaires :

> Patrick Le Ray : L'école, un monde à construire, Coprod. ArtScenic, Prod. France 3 Ouest/Public Sénat/TV Rennes/Télé Nantes, 2007.

> Oriane Descout : Écrit dans la marge, Prod. ENS Louis Lumière, 2010.