Le Lycée Expérimental de Saint-Nazaire est un projet initié par Gabriel Cohn-Bendit, militant de l’éducation alternative, via une lettre ouverte destinée au Ministre de l’Éducation Nationale Alain Savary en juin 1981. Le but de ce projet est d’adopter au sein d’un établissement scolaire une alternative à l’enseignement classique et une réponse aux problèmes d’échecs scolaires, aux manques de motivation, et à l’envie de faire autrement.
André Daniel nous raconte: “en réalité “la lettre de Gaby” (Gabriel Cohn-Bendit) qui est l’évènement génétique fondateur est datée du lendemain des élections présidentielles de 1981. Et c’est au mois d’août que Gaby m’a emmené avec lui pour rencontrer Alain Savary, le Ministre.
Porteur d’un projet de grand service public de l’Éducation Nationale, Alain Savary a su nous entendre lorsque nous lui avons demandé la possibilité d’y introduire le pluralisme. Dans sa lettre, Gaby avait parlé au nom des élèves et des profs qui aspiraient depuis longtemps à vivre autre chose. C’est pourquoi l’adjectif expérimental inventé par un Inspecteur d’Académie, chargé d’encadrer administrativement l’affaire est tout à fait malvenu et crée encore des confusions.”
(suite de l’entretien avec André Daniel lors de l’atelier ‘le Lycée XP c’est quoi?‘ le Lycée Expérimental de Saint Saint-Nazaire :Vous avez dit “mai 68!”)
Au départ Centre Expérimental de Saint-Nazaire, le Lycée perdure ainsi depuis plus de 30 ans. Le Lycée réécrit une lettre ouverte 30 ans après pour le 30ème anniversaire de la création du Lycée Expérimental de Saint-Nazaire.
Son lieu d’hébergement a quelque peu changé dans Saint-Nazaire. Pendant sa gestation, il a d’abord vécu quatre mois (Septembre 1981-Janvier 1982), à la Cure, endroit qui servait de refuge aux SDF et de lieu communautaire aux musiciens.
En février 1982, le lycée emménage à Bonne Anse, endroit officiel de l’ouverture du Lycée. Ce lieu servait de Lycée la semaine, de centre aéré le samedi et pendant les vacances.
En 1984, le Lycée déménage à la Tour jusqu’en 1991. Suite à un rapport sur le Lycée stipulant qu’il fallait éviter une solution encore une fois provisoire, car la précarité engendre la médiocrité de l’installation, empêche les évolutions, épuise inutilement les acteurs, il s’installera de façon pérenne dans l’ancien Hôtel Trans-Atlantique.